La naissance d’un enfant est souvent considérée comme l’un des moments les plus heureux d'une vie. Mais pour certaines femmes, c'est aussi une période transitoire difficile, marquée par des défis émotionnels et psychologiques intenses.
On en parle peu, mais la dépression post-partum touche 1 mère sur 5. Ce type de dépression qui survient après l’accouchement affecte le bien-être des jeunes parents, mais aussi leurs relations familiales et parfois le lien avec leur bébé.
Dans cet article, nous explorons ensemble ce qu’est la dépression post-partum, ses causes, ses symptômes, ainsi que les traitements possibles.
Dépression post-partum : définition
La dépression post-partum (DPP), aussi appelée dépression post-natale touche 1 mère sur 5 dans les 4 premières semaines qui suivent l’accouchement. Elle peut aussi se déclarer plus tardivement, généralement autour de 3 mois post-partum.
On la confond souvent avec le baby-blues. Mais contrairement à ce dernier, la DPP ne dure généralement que quelques jours ou semaines tout au plus. Si elle n’est pas prise en charge, le risque est qu'elle puisse s’étendre sur plusieurs mois, voire durer plus d’une année.
D'où l'importance d'apprendre à la détecter pour s'en occuper !
Quels sont les symptômes de la dépression post-partum ?
La dépression postnatale n’est pas qu’une petite déprime. Elle présente de nombreux autres symptômes qui peuvent varier en fonction des personnes.
Ci-dessous, nous vous avons listé les symptômes les plus récurrents :
- Manque d’énergie, fatigue accrue
- Perte de confiance en soi, doutes
- Difficultés à s’occuper de son bébé
- Perte de plaisir et d’intérêt
- Sentiment de profonde tristesse, pleurs, larmes
- Pensées négatives, culpabilités, sensation d’incompétence, parfois même des idées suicidaires
- Trouble du sommeil, insomnie
- Difficulté à réaliser les tâches quotidienne ou des gestes simples
- Anxiété
- Migraine
- Difficultés à gérer ses émotions : irritabilité
- Appétit différent
Ces symptomes ne sont pas toujours faciles à repérer... Si vous ressentez le moindre doute concernant votre santé mentale, il est possible de répondre à ce questionnaire pour évaluer votre bien-être émotionnel en quelques minutes.
Mis en place par l’Etat Français, il vous aide à détecter les signes d’une éventuelle dépression. Bien sûr, il ne remplace pas un avis médical, mais c’est un premier pas vers la prise de conscience.
En fonction de votre résultat, il est conseillé de prendre rendez-vous avec votre médecin pour qu'il puisse poser un diagnostic plus approfondi et vous accompagner.
Sachez qu’il n’y a aucune honte à ressentir l’un ou plusieurs de ces symptômes. La naissance est une période particulière pour vous et votre famille, il est normal d’avoir un temps d’adaptation. Ces bouleversements peuvent affecter votre moral, mais ce n’est pas un signe de faiblesse.
Quels sont les facteurs de la dépression ?
Il n’existe pas de cause unique lorsqu’on parle de dépression, mais plutôt de nombreux facteurs contextuels qui, mis bout-à-bout, peuvent favoriser une dépression post-natale.
Cela peut être dû à :
- Un manque de soutien de la part de votre entourage ;
- Des conflits dans la relation avec votre partenaire ;
- Un accouchement compliqué (précoce, césarienne, long, douloureux...) ;
- Des difficultés financières ;
- Des antécédents d'épisodes dépressifs ;
Un psychologue ou un psychiatre peut parfois vous aider à y voir plus clair et à comprendre quels évènements ont pu déclencher la dépression.
Que faire en cas de dépression post-natale ?
Comme beaucoup de maladies, la dépression peut être traitée.
La première chose à faire en cas d'apparition des symptômes de la dépression est de consulter un professionnel de santé. Il peut s’agir de :
- Votre médecin traitant ;
- Votre sage-femme ;
- Votre psychologue ;
- Le médecin lors votre entretien périnatal ;
- Un centre PMI ;
En évaluant l’intensité (légère ou plus grave) et les potentielles causes de votre dépression, un médecin pourra vous éventuellement vous proposer un traitement adapté.
Existe-t-il un traitement pour la dépression post-partum ?
Le traitement n’est pas toujours médicamenteux. Au contraire, c’est même ce qui est proposé en dernier recours.
En général, les médecins privilégient la psychothérapie auprès d’un psychologue ou d’un psychiatre.
Avec le dispositif Mon soutien psy, vous pouvez bénéficier de 12 séances d'accompagnement psychologique par an (soit une séance par mois) qui vous sont entièrement remboursées. Pour en bénéficier, il suffit d'un courrier de votre médecin traitant. Vous pourrez ensuite trouver un psychologue conventionné sur le site officiel Ameli.fr.
Et à la maison, comment gérer la dépression post-partum ?
Dans la mesure du possible, il est recommandé de vous faire aider à la maison : par votre partenaire, votre famille ou vos amis.
Avec la naissance d’un bébé, on oublie facilement de prendre soin de soi. Il peut alors vous arriver de ne pas manger correctement (de sauter de repas, de manger des choses rapides, des repas déséquilibrés) ou même de sauter quelques douches, sans parler de votre rythme de sommeil qui peut en prendre un coup.
C'est normal, mais cela ne vous aide pas si vous vivez un épisode de dépression.
Alors, si c'est possible, dormez en alternance avec votre partenaire pour que pendant que l’un se repose, l’autre s’occupe du nouveau-né. Essayez de trouver des moments fréquents pour manger des repas équilibrés, riches en protéines, ainsi qu’un peu de temps pour vous détendre sous la douche.
Ce n'est pas évident, mais ce sont parfois des soins aussi anodins en apparence qui font la différence !
Les pères sont-ils touchés par la dépression post-partum ?
Pour les papas aussi, la naissance d'un enfant est synonyme de grand bouleversement.
Que ce soit durant la grossesse ou après l'arrivée du bébé, on note que plus d’un père sur dix traverse une dépression à l’annonce ou au moment de la naissance de son enfant.
Les symptômes et les causes sont similaires à ceux des mamans, de même que les traitements possibles.
Il est important d’oser demander de l’aide et d’en parler avec son entourage ou ses proches pour ne pas traverser cette période seul. On parle encore très peu de la dépression post-partum des papas, mais elle est tout aussi importance à déceler.
Comment prévenir la dépression post-partum ?
Malheureusement, il n’existe pas de recette magique. Comme nous l’avons mentionné, il existe de nombreuses causes sur lesquelles vous n’avez pas forcément le contrôle.
Mais il est tout de même possible d’essayer de se préparer au mieux aux changements qui viennent avec la maternité pour réduire les facteurs de stress et d'anxiété :
-
Participer aux séances de préparation à la naissance et à la parentalité : même si vous avez déjà un enfant, suivre ces cours vous aide à anticiper les imprévus (source d’angoisse pour de nombreux parents !). Voir - ou revoir - les essentiels vous aide à gagner en assurance.
-
Se renseigner sur les changements à venir : qu’ils soient physiques, émotionnels, hormonaux ou organisationnels, des changements auront lieu avant, pendant et après la naissance. Vous pouvez vous renseigner en amont sur ce qui se passe dans votre corps après l’accouchement, pour mieux appréhender vos réactions.
-
Communiquer avec votre partenaire : ce point rejoint le précédent. Il est essentiel de communiquer dans votre couple sur vos ressentis, vos angoisses, les problèmes que vous rencontrez. Il est important que la personne qui partage votre vie comprenne ce que vous traversez - et inversement ! La communication est particulièrement importante dans le cadre de la nouvelle organisation du quotidien, pour vous assurer que vous vous aiderez mutuellement.
-
Prendre soin de vous : Votre régime alimentaire a un effet direct sur votre humeur et votre fatigue, il est donc important d’y faire attention. Et il en va de même pour votre sommeil. Essayez de vous reposer le plus possible, ne refusez pas les occasions qui se présentent. Et enfin, si c'est possible, trouvez quelques moments pour vous : un moment de détente sous la douche, une petite heure de lecture sans votre bébé, ou une sortie au parc.
-
Se renseigner sur les besoins du bébé et son développement : tout comme vous, votre bébé sera sujet à de nombreux changements les premiers jours. Son corps va grandir et se développer, de même que ses capacités cognitives. Vous pouvez vous renseigner sur les évolutions qu’il va connaître, pour comprendre son rythme de sommeil ou l’origine de ses pleurs par exemple.
Le peau à peau et le portage physiologique, des pratiques bénéfiques pour votre santé mentale
Le peau à peau et son impact sur le bien-être des parents
De nombreuses études ont prouvé que la pratique du peau à peau aidait grandement à lutter contre la dépression post-partum.
Cette pratique consiste à s’allonger avec votre bébé contre votre poitrine, peau contre peau. Un bandeau est utilisé pour maintenir le bébé en place et lui tenir chaud.
L’OMS recommande la pratique du peau à peau dès la naissance de l’enfant pour ses bienfaits à l’égard du parent et du bébé.
En pratiquant le peau à peau, votre corps sécrète de l’ocytocine, aussi appelée “hormone du bonheur”. Cette hormone contribue à vous détendre et à profiter du moment, mais aussi à renforcer le lien si unique qui vous lie à votre enfant.
Si la dépression post-partum complique les premières semaines de vie avec votre bébé, le peau à peau peut vous aider à créer progressivement un lien qui vous fait du bien, ainsi qu'à votre nourrisson.
Le portage physiologique pour lutter contre la dépression post-partum
Utiliser un porte-bébé est une pratique qui a des bienfaits au-delà de la simple praticité. Plus qu’une simple alternative à la poussette encombrante, c’est aussi un moyen de créer du lien avec votre bébé tout en ayant les mains libres.
Selon plusieurs études, le portage favorise la confiance en soi et réduit le stress. Que ce soit à la maison ou en extérieur, vous pouvez vaquer à vos occupations tout en gardant votre enfant à proximité, contre vous.
Cette méthode de portage a prouvé son efficacité auprès des parents pour réduire les risques de dépression post-partum et accélérer la rémission.
L'autre avantage, c'est que le portage vous donne plus de moyens pour prendre un peu de temps de vous : il facilite les sorties en ville, avec des amies ou n'importe où pour vous ressourcer.
Dès la naissance, les écharpes de portage Sling vous permettent de vous lancer très simplement. Elles se glissent dans un sac à main ou à langer et vous accompagnent partout : pensez-y pour faciliter votre quotidien de parent !
Vivre une dépression post-partum, une épreuve plus mais pas une faiblesse
Lorsque l’on souffre de dépression postpartum, on peut vite se sentir isolée et dépassée. Mais rappelez-vous : vous n’êtes pas seule. Parlez-en à votre médecin, à une PMI, un groupe d’échange entre parents ou à vos proches, ils pourront vous aider à surmonter ce moment difficile.
La dépression n’est pas une faiblesse, en ressentir les symptômes ne fait pas de vous un mauvais parent. Tout comme votre bébé, vous avez besoin de vous adapter aux changements qui surviennent, et cela peut prendre du temps et sembler difficile au premier abord. Mais avec l’aide adéquat, vous allez vous en sortir pour vivre votre maternité corps et âme.